22/07/2004
L'un de mes amis prépare en ce moment une pièce de théâtre à base de raclette.
Ou plutôt, une pièce de théâtre dont les spectateurs sont les invités d'une réunion en l'honneur de la naissance d'un enfant. Du coup, le père les réunit autour d'une raclette.
"Pour parler de paternité, soit d'un sujet identique aux photos de vacances, dont tout le monde se fout à l'exception de la personne concernée, il vaut mieux faire manger les gens." me disait-il.
De mon côté, je n'ai pas pu m'empêcher de surenchérir en précisant qu'il ne s'agissait pas seulement d'histoires de photos de vacances ou de paternité, mais de TOUS les sujets.
Autrement dit, il nous faut faire des pièces, des lectures, où le public mange, ou boit, ou les deux.
Les autres tentatives sont vouées à l'échec car elles tirent sur les ficelles d'un spectacle désormais permanent.
12/07/2004
08/07/2004
Je m'aperçois que je passe un temps infini à répondre aux mails que je reçois.
Cela m'amène à me demander si le rapport que nous avons aujourd'hui à la correspondance est le même que celui qu'ont pu avoir Proust, Zola ou même Truffaut (dont le recueil de correspondances est assez copieux lui-aussi).
Nous avons la sensation, peut-être, d'écrire beaucoup plus que nos prédécesseurs, mais :
1- est-ce vrai ?
2- n'est-on pas plutôt victimes d'une sensation du temps modifiée par le rythme qui nous est désormais imposé.
En terme d'écriture brute, parlons volumes, ne sommes-nous pas finalement bien en deçà de ce que des diaristes du XIXe et XXe siècles pouvaient produire ?
Finalement, la seule différence est que nos mails disparaitront, quoi qu'on fasse. à cause d'un virus, d'un plantage, d'une coupure de courant, d'un changement de pc, qu'importe.
Nous travaillons sur l'éphémère.
Et ne resteront que les témoignages.
N'est-ce pas mieux après tout ?
Moi c'est ce que je pense.
07/07/2004
05/07/2004
J'en ai plus que marre des romans de jeunes auteurs qui commencent par leur interminable point de vue sur la manière d'écrire, sur ce qui est bon ou mauvais, sur l'intérêt crucial de leur voix qui s'élève dans le désert du sens.
J'ai plusieurs exemples en tête, et c'est pour cette raison que je ne me fatigue pas à attaquer quelqu'un en particulier.
Mais bon sang, dites nous quelque chose.
Si vraiment il faut que vous écriviez un roman, alors romancez.
Si vraiment il faut que vous écriviez du théâtre, dramatisez.
Mais par pitié, épargnez-nous vos commentaires sur les productions qui sont passées avant vous. Gardez ça pour vos interviews au Mag Littéraire ou que sais-je.
Nous, on s'en fout un peu.
